La dyslexie en quelques mots

On entend souvent parler de dyslexie, que cela soit par le biais de notre entourage ou dans les médias. Mais que sait-on vraiment sur les symptômes associés à ce trouble ainsi que sur leurs impacts pour le quotidien des enfants dyslexiques ?

 

Qu’est-ce que la dyslexie ?

 

Le trouble

 

La dyslexie, comme tous les troubles commençant par le préfixe « dys » vient d’une source neuro-développementale. C’est-à-dire que le trouble n’est pas dû à un traumatisme ou à une infection mais qu’il est apparu lors du développement de l’enfant. La dyslexie est un trouble spécifique de l’identification du mot écrit qui entrave l’automatisation de la lecture et de l’écriture.

Ce trouble des apprentissages est défini par l’Organisation Mondiale de la Santé comme étant une perturbation spécifique, durable et persistante de l’acquisition du langage écrit apparaissant chez un enfant d’intelligence normale. L’enfant vit dans un environnement scolaire adéquat, et ne présente par ailleurs aucun trouble sensoriel, émotionnel, ni de déficit socioculturel majeur. La dyslexie n’est donc pas synonyme de retard mental.

 

Les origines

 

La cause de la dyslexie fait encore débat aujourd’hui, mais toutes les hypothèses s’accordent sur son origine génétique. La théorie dominante quant à sa source est l’hypothèse phonologique. D’après les chercheurs, le problème principal des enfants dyslexiques se situerait dans un déficit de leur conscience phonologique. Dit autrement, les enfants auraient du mal à remarquer que le langage parlé se décompose en sous-unités, appelés « phonèmes » et que ces phonèmes se combinent pour former les mots. La conscience phonologique apparaît en général entre 5 et 6 ans et est primordiale dans l’apprentissage de la lecture.

Les travaux par imagerie cérébrale ont révélé que chez les personnes touchées par la dyslexie, l’activité cérébrale est bien moindre dans certaines régions du côté gauche du cerveau lors de tâches de lecture comparée au cerveau de personnes non dyslexiques. Parmi ces régions moins activées on retrouve :

  • le cortex occipito-temporal qui est impliqué dans la reconnaissance de la forme des mots (en vert sur la photo)
  • le cortex pariéto-temporal qui est impliqué dans l’analyse des mots (en bleu sur la photo)

En revanche, chez les enfants dyslexiques l’aire de Broca et le gyrus frontal inférieur sont bien plus activés que chez les autres enfants.

 Multi Péda soutien scolaire dyslexie
Triangle bleu gyrus prefrontal inférieur, triangle rouge aire de Broca, rond rouge cortex parieto-temporal, rond vert cortex occipito-temporal

La dyslexie sous toutes ses formes

 

La dyslexie phonologique 

 

La dyslexie phonologique est caractérisée par :

  • une lecture de mots nouveaux difficile et source d’erreurs
  • une difficulté à associer une graphie à un phonème. C’est-à-dire que l’enfant a du mal à associer correctement un ensemble de lettres à un son.
  • une lecture globale des mots afin de pallier sa difficulté à les segmenter.

D’un point de vue neuro-anatomique le déficit se trouve sur la voie extra-lexicale, responsable de la conversion graphèmes-phonèmes. Exemples d’erreurs retrouvées chez les enfants présentant une dyslexie phonologique :

- des paralexies verbales : bergerie lu « berger »

- des paralexies sémantiques : ruisseau lu « rivière »

- des omissions de lettres : arbre lu « arbe »

- des adjonctions de lettres : paquet lu « plaquet »

- des inversions de lettres : lavabo lu « labavo »

- des confusions de lettres ressemblantes visuellement : écrire « pateau » à la place de « bateau »

- des confusions de lettres proches phonologiquement : écrire « anegdote » à la place de « anecdote »

 

La dyslexie lexicale ou dyslexie de surface

 

La dyslexie lexicale appelée également dyslexie de surface a tendance à se manifester par :

  • des difficultés à récupérer en mémoire la prononciation associée à un mot
  • des erreurs lors de la lecture de mots irréguliers
  • un manque d’accès au sens des mots
  • une lecture très lente et syllabée des mots comme si c’était la première fois qu’il les rencontrait
  • beaucoup de fautes d’orthographe

D’un point de vue neuro-anatomique le déficit se trouve sur la voie lexicale, responsable des mots irréguliers. Exemples d’erreurs retrouvées chez les enfants présentant une dyslexie lexicale :

- « femme »  écrit « fame »

- « oignon » lu « oi-gnon » (et non « o-gnon »)

 

La dyslexie mixte 

 

Comme son nom l’indique, la dyslexie mixte regroupe à la fois les syndromes de la dyslexie phonologique et ceux de la dyslexie lexicale. Il s’agit de la forme la plus handicapante car l’enfant ne peut pas compenser ses difficultés. L’enfant va à la fois avoir du mal à lire les mots connus et inconnus, les mots réguliers et irréguliers, de plus il va avoir de grandes difficultés à comprendre ce qu’il lit.

 

L'impact des dyslexies sur les apprentissages 

 

Les conséquences de la dyslexie

 

La difficulté des enfants dyslexiques à décoder les mots a pour conséquence majeure une lenteur importante lors de tâches de lecture et d’écriture accompagnée d’une fatigue après ce type de tâches. Autre conséquence du trouble, les phrases écrites sont peu lisibles, comportent des fautes d’orthographe et les mots peuvent être mal segmentés.

 

De plus, il s’agit d’élèves qui ont parfois des problèmes d’organisation et qui ont donc besoin de repères, notamment temporels. Chez ces élèves les devoirs doivent se faire dans un environnement silencieux afin de faciliter les apprentissages qui peuvent être plus facilement perturbés par le bruit.

 

Attention toutefois, un retard dans le langage écrit n’est pas forcément signe de dyslexie. La dyslexie ne peut être détectée qu’à partir de la classe de CE2, avant ce moment on parle uniquement de trouble du langage oral et/ou écrit. En cas de doute, rapprochez-vous de votre médecin traitant qui pourra vous conseiller des professionnels en mesure de faire passer un bilan à votre enfant.

 

Accompagner les enfants présentant une dyslexie

 

Chez Multi Péda nous proposons aux élèves souffrant de dyslexie d’être suivis par des enseignants formés en pathologie et en pédagogie. Nos enseignants ont pour valeur de valoriser l’élève et de le rendre acteur de ses apprentissages via différentes méthodes, notamment en rassurant l’élève sur ses capacités, en utilisant des supports de cours adaptés à ses difficultés.

 

On peut par exemple privilégier les techniques d’apprentissage orales plutôt qu’écrites, en prenant le temps de reformuler avec lui ses cours afin de l’aider à mettre du sens dans ses apprentissages et en prenant en considération sa lenteur due à son trouble. Un autre point important est de laisser l’élève découvrir les méthodes d’apprentissage qui lui correspondent le mieux : refaire des exercices, répéter son cours plusieurs fois, alterner entre différentes méthodes ? C’est à l’élève de découvrir la méthode qui fonctionne le mieux pour lui et qui lui permet de compenser ses difficultés.